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Serpentin zinzolin

29 décembre 2007

Bal des Sorcières

J'ai dit : "Tempête !" et le vent s'est levé. J'ai dit "Marée", et la mer s'est vidée. Il ne restait plus que des pierres, des algues alanguies, et des crabes qui fuyaient au fond de leur trou.

J'ai dit "Plus encore !"Le tonnerre s'est approché et a rugi férocement, les éclairs ont zébré le ciel, et c'est au milieu de la tourmente que je me suis installée.

J'ai enfin défait mes cheveux mouillés qui battaient furieusement mon visage, je n'aimais pas cette sensation, j'ai juste pressenti qu'il devait en être ainsi.

Les éléments déchaînés m'ont tout à coup effrayé. J'ai pensé trouver un abri pour me sentir protégée.

Tatata ! On ne joue pas les apprenties sorcières impunément !

Il faut juste s'installer, et attendre. Alors, le dos appuyé contre un rocher, j'ai laissé la pluie ruisseler sur mon visage.

J'ai dit "Maintenant, le calme !", et il m'est apparu sous des traits familiers et anciens, comme s'il était à mes côtés depuis très longtemps, et que je n'avais jamais voulu vraiment le réaliser.

D'un même mouvement, mon coeur a chaviré, ma voix a sombré. Je suis devenue aussi muette qu'une carpe, ébahie devant tant d'évidences.

La tempête tempêtait toujours, et elle avait l'air d'en tirer de grandes satisfaction, en garce ironique. Le calme s'est assis à mes côtés, le visage ruisselant de pluie lui aussi, et n'a cessé de me parler. C'est à peine si je pouvais répondre, tant les mots se bousculaient dans mon crâne. Il faudrait juste qu'il pose ses mains sur moi, je pensais, et que je m'endorme.

Le temps s'est arrêté, et je me suis rendue compte que j'étais absorbée par le O.

N'était-ce pas ce que je voulais ?

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29 décembre 2007

Chercher l'interrupteur

Dans les maisons où l'on pénètre et que l'on ne connaît pas, on ne trouve jamais les interrupteurs. Vous avez remarqué ? On appelle ça la loi de l'emmerdement maximum. Il fait nuit, on frissonne, on est claqué, et éventuellemnt, que tout aille bien du premier coup ne serait pas une mauvaise idée.

La maison sent le renfermé et on craint de ne trouver ni draps ni couverture. On avance à tâtons. Dehors, il a plu tout à l'heure et on s'est pris la saucée.

Voilà le résultat. C'est la tristesse nauséeuse, pas vraiment la tristesse en fait, plutôt l'ennui. Est-ce qu'on peut continuer comme ça, on se demande ?

On est dans le noir. On ne va pas pleurer parce qu'on a passé l'âge, se dit-on ironiquement.

On s'habitue, on souffle, on respire. De la main, glisser le long du corridor, sans penser aux fantômes planqués dans le coin des portes, ni aux sales petites bestioles qui s'amusent d'un rien, comme celui de venir courir sur la main de l'humain et lui faire pousser des cris d'horreur.

Et puis, au fond du couloir, une petite ouverture, un peu plus basse qu'une porte, voûtée, on éclaire brièvement du briquet. Génial ! Le disjoncteur ! Tous ces mots qui fonctionnent à l'envers me fatiguent : interrupteur alors que je voudrais allumer, disjoncteur alors que je veux établir une jonction.

Merde. Finalement, je ne sais pas trop bien comment marchent ces disjoncteurs-là. Du coup, je me saisis d'une bougie, (un soir de veine, je vous dis...) et comme j'ai un briquet sur moi, (et oui !), je mets le feu à la mèche.

Pas grand chose, hein. Faut qu'elle tienne quelques heures, qu'elle m'accompagne au gré de mes déboires.

Mais c'est déjà ça. Une bougie, et je pense à Apollinaire (Dans une onde mauvaise à boire/Avons-nous assez navigué), une bougie, et je pense à De La Tour, à son petit Jésus et à l'agneau pascal. C'est ainsi.

Une bougie en guise d'argument. Un vieillard courbé sur lui-même, à la recherche de lui-même. Une carte de tarot. L'intellect, la solitude, l'intérieur.

Les vieilles maisons sont-elles toujours un hâvre de paix ?

29 décembre 2007

Le Grand Sommeil

"Vous cherchez ce que je cherche, et je cherche ce que vous cherchez".

dixit Humphrey Bogart dans Le Grand Sommeil d'Howard Hawks.

J'ai décidé de chercher le haut du bas, le bas du haut, éclairer/éteindre, on/off, sûr/pas évident, un peu/beaucoup...(Et ça a l'air simple comme ça !)

29 décembre 2007

Emprunter les petites routes

Certains matins, certains soirs, on fuit l'autoroute. Cette grande ligne droite qui mène exactement sans risque d'erreurs d'un point A à un point B.

J'ai emprunté les petites routes, j'ai seulement croisé les doigts pour ne pas crever. Il faisait beau et doux comme une promesse. Alors, j'ai regardé le paysage tout en écoutant Nova et je crois bien qu'à aucun moment je n'ai eu peur. Ni de me tromper de chemin (je pouvais toujours faire demi-tour), ni de rouler trop vite. Comme j'étais assez fatiguée, j'ai tout branché sur pilotage automatique et ça a marché.

Peu importe ce qu'on récolte, du moment qu'on a semé et qu'on s'est appliqué.

Je prends le risque d'embarquer :  nous nous loverons dans les lettres de l'alphabet, nous  nous accrocherons aux cous des cormorans, nous traverserons les océans, et quand la mer sera trop mauvaise, il prendra son baluchon et traînera dans les rades à la recherche de filles.Qu'il trouvera. Forcément. Je ne demanderai rien.

S'enivrer, discuter, murmurer, (ne pas) fumer une cigarette, écouter, attendre, se réveiller, croire, s'inquiéter, s'apaiser, savoir, vouloir, pouvoir, avoir le temps, (ne pas) se précipiter, s'en amuser, être léger, être tendre, s'appesantir, s'adolescenter.

Aujourd'hui, j'ai 17 ans à tout casser.

29 décembre 2007

Up the North

Souvent, j'ai l'impression d'avoir en ma possession le boussole de Jack Sparow (sic ?) qui n'indique que ce que l'on désire. Et l'aiguille me tourmente tout autant.

Qu'est-ce que je désire ? Est-ce que je ne fabrique pas l'objet de mon désir ? Parce que désirer c'est de permettre aussi d'avancer.

A l'instant même où l'on obtient ce à quoi on aspirait, le désir revient nous relancer.

L'aiguille de ma boussole indique "Up the North".

J'y vais.

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29 décembre 2007

e dans l'o

J'ai joué assez longtemps avec le e, le faisant tourner à toute vitesse autour de mon doigt pour qu'il devienne o. La noeud s'est détaché en un long fil doré et lumineux.

C'est ce qui est advenu de tout ce qui m'entourait et de mon coeur aussi.

Un O immense dans lequel je me suis glissée.

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Serpentin zinzolin
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